Les règles fondamentales pour dessiner en perspective
Dans cet article nous parlerons des règles fondamentales de la perspective. Elles permettent de donner à notre dessin du volume ainsi que de la profondeur. Avant de vous expliquer comment l’utiliser, nous allons faire un peu d’histoire pour comprendre comment la perspective a été interprétée au fil des siècles jusqu’à aujourd’hui. Nous verrons par la suite comment la mettre en œuvre car il existe en effet plusieurs types de perspective utilisable pour le dessin.
Une petite définition de la perspective s’impose avant de connaître son histoire :
La perspective est l’ensemble des techniques picturales destinées à représenter les objets en trois dimensions, d’un animal, d’une créature, ou d’un paysage par une image sur une surface plane tel une feuille de papier ou encore sur des logiciels tel que Photoshop.
On peut distinguer plusieurs types de perspective qui utilisent la profondeur. Si vous souhaitez représenter l’illusion de la profondeur vous seriez amenés à utiliser des techniques plus complexes.
LA PERSPECTIVE A TRAVERS L’HISTOIRE
Il faut savoir qu’il existe plusieurs types de perspective et il y a différentes façons de les représenter. Peut-être que vous aviez déjà entendu parler de la perspective cavalière et la perspective des peintres ou encore la perspective centrale.
Pour ne pas vous perdre je vais vous donner une petite définition de ce qu’est la perspective cavalière :
C’est un outil qui permet de représenter sur une feuille de papier des objets qui existent en volume. Cette représentation n’a pas de point de fuite. La taille des objets ne diminue pas lorsqu'ils s'éloignent. C'est une forme particulière de perspective. Cette perspective ne prétend pas donner l'illusion de ce qui peut être vu, mais simplement donner une information sur la notion de profondeur. Simple à réaliser, c'est une perspective naïve qui ne reflète pas une « vision dans l'espace ». Souvent utilisée dans les dessins à main levée, elle peut produire une ambiguïté de représentation : un objet éloigné d'un autre peut sembler être plutôt au-dessus ou au-dessous.
Je vais également définir la perspective centrale car c’est la première qui fut utilisé :
C’est un moyen de représenter par le dessin, sur un plan, un objet ou un édifice tel qu’il apparaît perçu d’un point de vue déterminé. La perspective centrale d’un objet est la projection centrale de cet objet sur un plan de projection appelé tableau.
Ces définitions posées, nous pouvons maintenant reprendre l’histoire de la perspective.
Chez les romains et les grecs :
Les romains ainsi que les grecques n’ont jamais possédé la perspective telle que nous la connaissons, mais ils ont bel et bien possédé des procédés de mise en perspective. On peut distinguer trois époques, correspondant à trois d’évolution de ces procédés :
La première correspond à une superposée des plans d’une même figure. Une deuxième période caractérisée par l’échelonnement latéral des figures. La troisième est la peinture de scène ou l’échelonnement sera représenté par un début de perspective cavalière. C’est alors que les point de fuite apparaitront dans leurs œuvres.
Au moyen-âge :
Les progrès réalisés dans l’antiquité sont remis en question et jusqu’au 15ème siècle les représentations picturales vont privilégier les qualités narratives de l’image. Au détriment d’un traitement réaliste. L’espace pictural est clos. Il est délimité par la sphère des fixes. A l’intérieur de cet espace clos, l’artiste met en scène des personnages régis par des rapports symboliques, sans ne se soucier ni d’unité de temps ni d’unité d’espace : un même personnage peut apparaître plusieurs fois et sa taille est déterminée par sa position dans la hiérarchie sociale ou religieuse.
A la renaissance :
En 1415, Filippo Brunelleschi réalise sa première expérience sur la place San Giovanni à Florence. Il a peint une vue extérieure du baptistère et il a mis au point un dispositif qui permet de faire coïncider cette peinture avec l’édifice : la Travolta. Le tableau est peint sur une face de la Travolta qui est percée d’un œilleton. On tient la Travolta face à soi du côté qui n’est pas peint et l’on regarde l’édifice par l’œilleton. On intercale alors un miroir tendu à bout de bras entre la Travolta et l’édifice. Si tous les éléments du dispositif sont correctement disposés, l’image de la peinture reflétée par le miroir coïncide avec une partie de l’édifice.
CONSTRUCTION ET BASE DE LA PERSPECTIVE
Maintenant que l’on en sait un peu plus sur son histoire nous allons parler de la façon de construire une perspective.
LA LIGNE D’HORIZON
Dans un premier temps il faut commencer par tracer une ligne d’horizon. Elle se situe à la hauteur des yeux. Cette ligne d’horizon est une droite qui prend la forme de la courbe terrestre et de sa forme. Elle est observée au loin et apparaît comme une limite entre la terre et le ciel.
LES POINTS DE FUITE
Le point de fuite est l’endroit où des lignes parallèles entre elles dans un dessin en perspective convergent. C’est-à-dire que chaque plan dans une scène en perspective a son propre point de fuite attendu que les lignes qui le définissent ne soient pas parallèle à un autre plan. Pour faire simple la ligne d’horizon est formée par une infinité de points de fuite.
Par exemple, en perspective cavalière chaque objet peut être construit selon, un, deux voire trois points de fuite. Vous pouvez utiliser un point de fuite par élément selon son orientation et l’orientation des lignes parallèles de sa représentation. L’augmentation du nombre de points de fuite pour représenter un objet augmente les déformations appliquées dessus.
Pour finir il est bon de rappeler que le point de fuite est un point imaginaire qu’on a créé pour représenter le phénomène optique qui fait que les lignes parallèles se rejoignent à l’horizon.
Un petit dessin pour résumer cela :
Il existe un article dédié à la perspective et les points de fuite, je vous conseille d'aller faire un tour sur notre blog ;)
UTILISATION DE LA PERSPECTIVE
Usage des effets de perspective
Elle est utilisée dans le dessin industriel, pour visualiser la forme générale des pièces. On fait de même pour l’industrie du cinéma ainsi que pour les jeux vidéo à des fins artistiques.
La représentation du volume implique des plans successifs. Mais elle ne constitue pas une véritable perspective. Car il faut prendre en compte l’éloignement des objets dans l’espace que l’on souhaite dessiner. Si l’on veut dessiner des paysages naturels il faudra se référer au volume simple tel que des cercles, triangles, rectangles pour pouvoir les dessinées. Les artistes peintres, face à un paysage naturel, pratiquent le plus souvent la perspective à l'œil.
Il y a plusieurs manières de représenter la profondeur en perspective. Je vais vous en citer quelques exemples comme :
Le trompe-l’œil qui consiste à tromper le spectateur et établir une illusion.
Le paradoxe qui est l'application perverse des règles de la perspective, afin de représenter dans ce style des objets qui ne pourraient avoir d'existence. Cette notion est à la base d'illusions d'optique basées sur des formes simples où manquent la plupart des détails qui permettent d'identifier un sujet et sa profondeur.
La perspective linéaire qui domine la représentation graphique en Europe. Utiliser dans le domaine de la peinture et du dessin où elle fait partie de l'enseignement académique. On la retrouve dans la bande dessinée, dans la publicité et dans l'illustration où le dessin côtoie et complète les photographies dont la structure géométrique est identique. Il s'agit d'une projection d’une droite passant par un même point sur une surface.
La perspective curviligne qui représente une image légèrement courbée. La perspective linéaire ne reproduit qu'une petite portion de l'espace. L'angle de champ est assez limité. Au-delà, il voit les lignes des sols « descendre » et ceux des plafonds « monter » sur les bords : c’est la perspective curviligne. Elle participe de la même idée que celle des objectifs grand-angle utilisés sur les appareils de prise de vues, et extrapole donc la construction de l'image jusqu'à lui faire représenter un angle de vision de 180 degrés.
Il y en a également d’autre, comme la perspective aérienne ou encore l’anamorphose qui permettent de donner cette illusion de profondeur. Je vous invite d'ailleurs à lire l'article donner un effet de profondeur à vos dessins, qui se trouve sur notre blog! :)
Nous allons à présent passer à la pratique de tout ce que nous venons de voir. C’est-à-dire dessiner en perspective.
DESSINER AVEC LA PERSPECTIVE
La perspective peut être utilisé par plusieurs types de métiers. Comme par exemple, elle peut être appliquée par des peintres, des dessinateurs, architectes, graphiste…
Dans cet article nous verrons trois styles de point de fuite qui à mon sens sont les plus utilisés : la perspective à un point de fuite, deux points de fuite et trois points de fuite. Nous allons commencer par la plus simple des perspectives qui est celle à un point de fuite.
PERSPECTIVE A UN POINT DE FUITE
Il suffit de se mettre face à un paysage. Tracer une ligne au niveau de votre regard qui sera votre ligne d’horizon sur laquelle vous placerez votre point de fuite. Pour dessiner un objet par exemple, un cube vous dessinerez une droite perpendiculaire dans l’espace vide, puis vous prendrez les extrémité votre ligne et vous les joindrez à un point de fuite préalablement choisit sur votre ligne d’horizon.
Dans un premier temps vous tracerez la ligne d’horizon.
Par la suite vous placerez le point de fuite, mettons pour l’exemple au centre de notre image.
Viennent se placer les lignes permettant de construire notre objet dans l’espace.
Et pour finir nous dessinons notre parallélépipède
Parlons maintenant de la perspective à deux points de fuite.
PERSPECTIVE A DEUX POINTS DE FUITE
Maintenant nous allons faire le même procédé mais avec deux points de fuite sur une même ligne d’horizon. Les deux points de fuites seront souvent à l’extrémité de votre plan de travail. On pourra s’apercevoir que les objets possédant une perspective à deux points de fuites sont légèrement déformés par l’angle utilisé. Il sera souvent utilisé pour la description d’un angle de vu d’un intérieur, d’une ville, d’un jardin, d’un paysage.
Un tel couple de points de fuite est bien adapté, par exemple, à la description d’un intérieur en lequel la lumière pénètre par deux fenêtres non situées dans un même plan.
Nous terminerons comme prévu avec la perspective avec trois points de fuite.
PERSPECTIVE A TROIS POINTS DE FUITE
Et pour finir nous allons voir la perspective à trois points de fuite qui consiste à faire un triangle avec les points de fuites. Je m’explique : Il y aura donc deux points de fuite à l’exterminé de votre plan de travail. En haut ou en bas. Et le dernier point de fuite sera placé en haut de votre plan de travail ou en bas.
Il y a également la perspective curviligne et celle à six points de fuite qui sont un peu plus complexe que les précédents mais peut être utile pour faire des panoramas par exemple.
Pour conclure nous constatons que l’homme a mis beaucoup de temps à maîtriser cette notion de perspective. Pour pouvoir dessiner une perspective correctement, il faut analyser et utiliser les relations suivantes qui sont :
L’espace : qu’il faut analyser et apprendre pour créer, dissocier les espaces vides et pleins. Bien utiliser les parallèles et les perpendiculaires pour créer la perspective voulue. Se servir bien évidement de formes simples pour créer le volume. Et de se rappeler que la perspective est un effet d’illusion que l’on retranscrit pour donner de la profondeur à notre image en y plaçant une ligne d’horizon, des points de fuites et des volumes simples pour pouvoir construire simplement mais efficacement son dessin.
Si vous souhaitez aller plus loin dans les notions de perspectives, vous pouvez aller voir les cours de Grégoire sur le sujet dans la formation dédiée aux bases du dessin.
Rédactrice : Laure-Hélène