Comment dessiner une souris
Nous allons aujourd'hui découvrir un petit rongeur fort sympathique, la souris ! Tout petit déjà nous la connaissons dès que tombent nos quenottes car la petite souris ne manque jamais de les récolter ! Évidemment il y a les stars, Mickey et Jerry, et puis il a toutes celles, toutes petites, qui filent dans les greniers...
Commençons par la base, et bien non, le mot « souris » ne correspond à aucune classification scientifique des espèces. Ce terme désigne de manière générale (et un peu floue d'un point de vue biologique) de petits rongeurs ayant en commun un museau plutôt pointu, des oreilles arrondies et une queue longue. Partant de là nous allons essentiellement appuyer notre étude à partir de la souris grise, une espèce très commune dans les maisons.
ANATOMIE ET SQUELETTE DE LA SOURIS
Comme c'est de coutume chez les mammifères, on peut constater que les membres de la souris sont construits sur la même base que nos membres. Comme nous les souris sont plantigrades, c'est à dire qu'elles marchent en appuyant au sol la « plante » de leurs pieds (et la paume de leurs mains). Dans les faits cella donnera que les deux zones bleues seront en contact avec le sol.
Sur le dessin en bas à droite nous pouvons définir les proportions de l'animal.
La queue (en vert) fait quasiment la longueur de la tête (bleu) et du tronc (violet) ajoutées.
Le tronc lui compte environ 2,5 longueurs de tête, néanmoins cela ne sera pas toujours évident à transcrire, la souris ayant tendance à avoir sa colonne courbée dans ses positions de repos ou lorsqu'elle mange (autrement dit elle fait souvent le dos rond).
Si comme le mot « souris », le terme « rat » ne désigne pas précisément une/des espèce(s), nous ne voudrions pas que notre souris passe pour un rat, sachant que de manière globale les squelettes des deux groupes sont très similaires.
Mais si comparons un crâne de rat commun à celui d'une souris grise, nous pouvons remarquer tout de même une différence dans l'allure générale. Le crâne du rat est plus allongé.
En entourant grossièrement le crâne de la souris, en A., on constate qu'on peut l'inscrire dans une forme oblongue que l'on peut encore réduire à un triangle aux coins très doux dont le côté le plus long serait la ligne du front.
Sur le schéma B. nous plaçons divers éléments.
En bleu la truffe vient finir la pointe du museau. En vert clair les deux paires d'incisives sont bien longues. Plus en arrière sur les mâchoires le reste de la dentition qui ne sera finalement jamais visible.
La zone hachurée en orange correspond à la cavité oculaire, qui accueillera l’œil (flèche orange). De là, comme chez beaucoup de mammifères, on peut définir la zone d'audition (hachuré violet)qui nous permettra de placer l'oreille (trait violet et hachuré rose).
Observons maintenant l'animal en chair et en fourrure !
Sur le zoom A. nous reprenons l’étude de la tête. L’œil (en rouge) se placera environ sur la moitié de la longueur de la tête (trait orange), en étant en fait un peu décalé vers le museau. . On notera d'ailleurs que le pli bas de la narine s'aligne sur la position de l’œil (trait vert). On retrouve la forme de générale du crâne (hachuré bleu).
Sur le schéma B. nous simplifions la silhouette en gommant les oreilles et les pattes. Nous nous retrouvons avec un triangle très doux et un corps oblong.
Enfin sur le schéma C. nous nous penchons sur le schéma du pelage. Le corps de la souris commune est couvert de poils, gris à brun, qui sont plus clairs sur le ventre, sous le cou, le menton et les joues.
Les poils seront très très rares et fins les sur pattes, la truffe, les oreilles et la queue (flèches et zones jaunes). Si vous ne réalisez pas un dessin hyper réaliste vous pouvez n'en faire apparaître aucun sur ces zones.
En hachuré rouge la zone d'audition qui part de l’œil, en triangle, qui en rejoignant la fin de la tête nous permet de placer l'oreille (attache représentée par le trait bleu). Indiqué en vert le petit « sac » caractéristique juste avant la queue sous le ventre.
Par contre, même si elle paraît toute mignonne, on n'oublie pas que la souris est pourtant bien musclée (schéma D.). Les muscles des pattes avant et arrière (en verts) sont bien développés. Certes les reliefs de ces muscles disparaissent sous la fourrure mais ils seront utiles lors de la mise en place des masses. Les muscles des épaules s'attachent à la colonne après le cou et ceux des cuisses sur le bas de la colonne.
Notez que sur la patte arrière on aura tendance à ne discerner que la partie « pied et orteils » (en bleu clair et bleu foncé).
Je vous surligne en rouge le profil, très doux, et la ligne de la colonne, en orange, avec un petit arrondi au milieu du dos.
LES PATTES DE LA SOURIS
Les pattes avant possèdent 4 doigts bien développés ainsi qu'un pouce atrophié (flèche bleue sur le dessin B.) qui sera tout au mieux à représenter par une petite irrégularité (flèche bleue dessin C.). Les pattes arrière possèdent cinq doigts. Tous les doigts (à l'exception de l'ersatz de pouce) se finissent par une petite griffe. Les griffes sont à traiter davantage comme des ongles très longs que des griffes de chats qui saillent sur le bout des doigts.
L'observation du dessin A. nous rappelle que les pattes sont plutôt courtes.
Sur le schéma C. en plus du décompte en bleu des doigts, j'en profite pour compléter notre étude de la tête.
En bleu clair la truffe, juste au-dessus en hachuré violet un petit relief créé par les muscles du museau. En orange la zone du « front », bien large, qui englobe la truffe et le museau. Les yeux viennent se positionner de part et d'autre de cette zone. En rouge la zone triangulaire qui part de l’œil et nous permet de positionner l'oreille.
ANATOMIE DE LA TETE EN VUE DU DESSIN
Justement, étudions la construction de la tête. Ici nous observons une souris de type « souris des champs ».
Schéma A. :
La truffe est composée de manière symétrique. Les narines s'ouvrent sur la longueur après une légère dépression incurvée (en rose). Vous pourrez de manière légère dessiner un trait au milieu que vous pourrez poursuivre (trait vert) pour délimiter la lèvre du haut.
La souris possède des lèvres en haut et en bas, légèrement rosées et très fines. Elles seront quasi invisibles et si vous souhaitez les faire apparaître, préférerez un léger liseré rose juste sous les incisives inférieures.
En hachuré rouge la zone d'audition qui part des yeux.
L'oreille est assez ronde avec une très très légère irrégularité sur les extérieures (flèche violette) que vous pourrez tout à fait éviter de marquer. Notez que sur les intérieurs l'ourlet de l'oreille est assez apparent (zone orange).
Schéma B :
Bien que la tête vue de face semble être ronde, la mâchoire inférieure vient légèrement lui donner de la structure. Je viens très grossièrement vous relever les angles créent par des traits verts.
Schéma C. :
Nous retrouvons en bleu la petite truffe. En orange la zone de front qui englobe le museau et nous aide à définir l’écartement des yeux.
En violet les vibrisses. Les souris ont de belles et longues moustache très fournies. Comme toujours, à moins que vous ne réalisiez un dessin hyper réaliste, n'ayez pas la main trop lourde sur le nombre de moustaches sous peine d'alourdir trop votre dessin.
À noter que les moustaches sont de plus en longues avant de raccourcir de nouveau. Les points d’attaches des moustaches sont évidemment nombreux mais moyennement marqués. Comme pour les traits des moustaches, évitez de trop les marquer.
Les yeux sont de forme très arrondie et peuvent aller du noir le plus profond à un rouge légèrement sombre. Ils sont dotés de paupières supérieures et inférieures qui sont très discrètes. On n’observera pas de démarcations d'iris ou de pupille. Les yeux sont disposés sur les côtés et sont légèrement saillants.
LA QUEUE DE LA SOURIS
Comme la queue des « rats » la queue des « souris » et annelée et recouverte de petites écailles. Entre ces petites écailles on notera la présence discrète de poils fins et courts ; ils constituent un détail qui ne sera visible qu'en cas de « zoom ».
En bleu je souligne la structure en anneaux et en rouge je zoom sur les écailles qui les composent. Notez la formation en quinconce des écailles.
LE DESSIN
Je crois que la souris vous est maintenant bien familière, il est temps de passer au dessin ! Nous allons dessiner une petite souris en plein grignotage. Pour travailler la forme de la souris nous allons choisir de la dessiner de profil mais, parce qu'un point de vue exactement de profil serait un peu trop statique, nous allons légèrement tourner (flèche bleue) notre axe (traits violet et rose) vers l'avant.
Commençons...
DESSINER LES CONTOURS DES FORMES PRINCIPALES
Étape 1 : Le triangle de la tête.
Étape 2 : Je tire un trait sur le dessus du front, au milieu de la tête, en sachant que vu que nous ne sommes pas parfaitement de profil le milieu est légèrement décalé sur le côté.
Étape 3 : De ce trait de milieu je tire la ligne du dos. Notre souris est bien ramassée sur elle-même.
Étape 4 : Je place les masses des membres avant et arrière, respectivement après le cou et en bas de la ligne de dos.
Étape 5 : Je place les structures osseuses des pattes en utilisant le code couleur utilisé en début d'article.
Étape 6 : D'après la base de mes « masses musculaires » et en m'appuyant sur les os je forme rapidement les pattes avant et arrière.
Étape 7 : En pointillé je place la colonne vertébrale afin de tirer le trait de la queue. Je n'oublie pas qu'elle doit être bien longue mais je prends en compte le fait que qu'elle s'enroule et que l'angle de vue va écraser un peu la perspective.
Je ferme le ventre en partant de la jonction de la tête et de l'avant de l'épaule jusqu'au bas du dos.
Étape 8 : Je cherche la longueur de la tête (trait rose), je trouve la moitié et je place l’œil contre le milieu de la longueur rose mais du côté « museau » de la tête. En vert la truffe et de son pli je tire une ligne (vert foncé) parallèle à la ligne supérieure du crâne. Cette ligne me permet de placer l’œil sur la largeur.
Étape 9 : Maintenant que l’œil est placé il me permet de définir la zone d'attache de l'oreille.
Étape 10 : Je dessine l'oreille placée grâce à l'étape précédente et place également en décalage l'oreille de l'autre côté.
AJOUTER LES DETAILS AU DESSIN
Étape 11 : Je trace les contours plus proprement au-dessus de notre trait de construction. Je corrige un peu l'inclinaison de la tête (flèche et trait rouge) en l'abaissant un peu.
En orange je dessine un petit trait au niveau du museau (qui correspond au relief du muscle de la mâchoire supérieure) et sous l’œil (qui correspond au relief créer par la paupière inférieure).
En vert clair je souligne l'attache de l'oreille du côté droit et en vert foncé je dessine rapidement les plis internes de l'oreille.
En jaune je fais passer la fourrure du bidon par dessus le trait de la cuisse.
En violet j'ajuste un peu la fin de la queue pour qu'elle s'affine doucement sans terminer par une pointe trop franche.
En rose je rajoute un petit quelque chose à grignoter dans la patte avant.
Étape 12 : En rouge je place rapidement la cuisse du côté droit pour placer la patte arrière qui apparaît légèrement. En rose je rajoute la patte avant droite qui tient le repas avec l'autre patte.
Étape 13 : Je rajoute les moustaches et fais apparaître quelques points d'attache de moustache sur le museau. Je suggère délicatement les anneaux de la queue. Je dessine quelques traits au dessus de l’œil pour le faire ressortir un petit peu.
Maintenant passons à la colorisation.
AJOUTER LA COULEUR AU DESSIN
Étape A. : Je choisis un brin léger pour la fourrure. Je choisis un noir pas tout à fait pur pour l'oeil et je colorie le repas avec un jaune peu saturé.
Étape B. : J'éclaircis le ventre, les poils coté « queue » des membres, le museau et les joues.
Étape C. : Je rosis les oreilles, la truffe, les pattes et la queue, en utilisant un rose léger avec une pointe de rouge orangé.
Étape D : Je prends une teinte légèrement plus foncée que le brun de la fourrure pour la moucheter. Je pose mes petites touches en suivant le sens du poil (flèches rouges).
Étape E. : Je rajout un éclat de lumière sur l’œil. Je fonce un peu le dos de l'animal et ombre les éléments « en dessous » et les plis.
Étape F : Je finis de poser les ombres et je rajoute quelques miettes.
Et c'est fini !
Le « risque » sera de réaliser une souris qui ressemble un peu à un rat. Si vous voulez vraiment faire en sorte qu'on ne confonde pas votre souris avec un rat il y a quelques astuces à connaître :
- forcez un peu sur la taille des yeux et des oreilles,
- grossissez un peu la tête et arrondissez le corps,
- tirez de grandes moustaches.
Si vous désirez savoir dessiner un rat, il figure un article qui traite de ça, je vous invite d'ailleurs à aller voir! ;)
A vos crayons, et amusez-vous bien :)
Rédactrice et Illustratrice : Elo Illus