Comment dessiner une plume
Si certains d’entre vous aiment dessiner des Anges, des Pégases ou simplement des oiseaux, peut-être ont-ils déjà eu envie de faire virevolter des plumes autour d’eux. Ça donne du mouvement, ça peut avoir un côté poétique aussi et aider beaucoup à la composition de l’image.
Aujourd’hui nous allons donc voir comment dessiner une plume traditionnelle.
OBSERVATION
Comme toujours, la première étape consiste à observer ce qu’on souhaite dessiner. Comme on peut le voir il existe divers types de plumes correspondant à la race de l’oiseau, mais également à leur positionnement dans le plumage et leur fonction.
Je vais distinguer deux grands types de plumes qui nous intéressent dans notre cas précis :
- Les pennes (les plumes que l’on trouve le plus souvent, longues et solides et servent à voler)
- Les tectrices qui sont un petit duvet, elles sont davantage un aspect décoratif
Source : Larousse pour tous – Adolphe Millot (illustrateur)
Image issue de Wikipédia
LA STRUCTURE D’UNE PLUME
Aujourd’hui, nous nous intéresserons aux pennes uniquement.
Leur structure est très simple : une tige centrale (qu’on appelle le rachis) sur laquelle vient pousser l’étendard de la plume. L’étendard est constitué de barbes. On peut noter aussi les barbes un peu moins rangées et alignées à la base du rachis. Cette zone particulière est appelée l’hyporachis.
Les barbes ne poussent pas forcément de façon égale de chaque côté. Comme on peut le voir, certains sont parfois plus longs d’un côté plutôt que de l’autre. C’est un détail qui a son importance.
Source (image de gauche) : https://www.hieroglyphes.fr/Plumes-d-oie-d-autruche--SC4e11bcda64437-vente/Plume-d-oie-biseautee-Herbin--SP4e11bd0b5b2c9.html
LE DESSIN ETAPE PAR ETAPE
On commence donc par tracer la tige centrale. Pas besoin de la faire droite, on peut lui donner une jolie et légère courbe. Toutefois, gardez à l’esprit que la tige est toujours plus épaisse à sa base qu’à sa pointe. De même, à moins qu’il s’agisse d’une plume taillée (pour l’écriture par exemple), sa base sera cassée de façon irrégulière. C’est un détail, mais cela donnera plus ou moins de réalisme à votre dessin.
Ensuite, on trace l’étendard. Comme nous l’avons vu, il n’y a pas besoin qu’il soit parfaitement égal des deux côtés. Il peut même avoir des bords irréguliers.
Il n’y a pas de règles précises concernant la longueur de la plume ni celle de l’étendard. Cela dépend de la race d’oiseau concernée et on peut trouver des choses extrêmement variables, que ce soit de longues plumes très fines ou de toutes petites avec un étendard plus étendu. Faites donc selon votre préférence. En parlant d'oiseau, saviez-vous qu'il y a un article dessus, au sujet de comment dessiner un oiseau ? Si ce n'est pas le cas, jetez-y un oeil!
De même, vous êtes libres de lui donner la forme que vous préférez. Vous pouvez partir sur une forme très en amande, ou au contraire plus proche d’une ellipse, ou même rendre son extrémité un peu plus carrée. Cela dépend de vos préférences ou de la race d’oiseau concernée.
J’ai choisi de partir sur la seconde option.
À l’intérieur de mon étendard, j’isole une section qui sera donc l’hyporachis.
On notera le sens d’implantation des barbes. Elles partent du rachis vers l’extérieur et de la base de la plume vers sa pointe. C’est très important, notamment pour l’hyporachis de bien avoir en tête le sens d’implantation des barbes.
Une plume est rarement parfaite, il arrive parfois que certaines barbes ne soient pas bien alignées avec les autres et laissent un trou entre elles et leurs voisines. Ajoutez-en un en suivant le sens d’implantation. Il peut y en avoir davantage vers l’extrémité de la plume plutôt que sur ses flancs.
Concernant l’hyporachis, les barbes sont souvent assez ébouriffées ou tout du moins éloignées les unes des autres. Vous pouvez donc les dessiner et les détailler. Veillez à ce que vos détails ne soient pas disposés de façon trop homogènes afin de garder un maximum de naturel.
On gomme les parties de l’étendard qui ne nous serviront plus.
MISE EN COULEUR DU DESSIN
Les bases
Je vais ici aborder la mise en couleur d’une plume simple grise.
Pour un rendu réaliste, la première étape consiste à se débarrasser du line / de l’encrage de votre dessin. Pour des raisons de praticité, je ferai la démonstration sur ordinateur, mais la méthodologie est exactement la même si vous dessinez sur papier.
Donc, si vous êtes sur ordi, baissez l’opacité de votre dessin jusqu’à le voir seulement légèrement.
Ceux sur papier, si vous avez une gomme mie de pain (je vous le recommande, c’est très pratique), effacez doucement votre dessin de façon à garder là encore un trait très léger. Ou bien, si vous êtes particulièrement soigneux, vous pouvez le refaire sur une belle feuille en traçant des traits légers.
Ensuite, nous allons remplir la tige. Cette dernière est rarement blanche. Parfois elle tire légèrement sur le gris, d’autres fois plutôt vers le jaune. Choisissez donc une teinte claire tirant vers l’une ou l’autre de ces couleurs.
Il s’agit ici de simplement poser la base colorée avant de la détailler.
Faisons la même chose pour le reste. J’ai choisi une plume grise. Ces dernières ne sont jamais d’un gris uniforme. Leur base est toujours plus claire, presque blanche et leur extrémité d’un gris très sombre, presque noir. Le gris en question peut varier en revanche d’une teinte bleutée à une teinte plus ocre. Là encore, je vous laisse choisir la couleur qui vous sied le mieux. J’ai choisi une teinte plus ocre pour ma part.
Veillez bien à prendre votre temps pour avoir une base colorée parfaite, avec une forme très nette sur l’étendard et des petits poils de barbes bien définis sur l’hyporachis et certaines zones de l’étendard concernées.
À partir de là commence le vrai travail : l’ombrage.
LES OMBRAGES DE LA PLUME
Reprenons la tige. Utilisez une teinte un peu plus sombre et plus grise que la couleur de base et mettez-en sur les bords de la tige. Car votre tige, est un cylindre. Il faut donc positionner les ombres comme tel. Ajoutez également quelques tâches de façon aléatoires. La tige n’est pas supposée être propre et parfaite. Les imperfections la rendront donc plus réaliste ^^
Pensez aussi à davantage assombrir la tige du côté de la pointe que de sa base. Tout simplement car la pointe est couverte par l’étendard et donc assombrie par lui.
Et nous en avons fini avec la tige !
Passons au reste donc. Une plume est rarement toute plate, elle a un certain volume. Un côté peut être plat, mais l’autre sera plus bombé. Quoi qu’il en soit, il va falloir assombrir légèrement la zone autour de la tige. Attention à vos coups de pinceau / crayon qu’ils soient digital ou traditionnels : respectez toujours le sens d’implantation des barbes. Autrement, votre rendu risque d’être peu convaincant.
Placez également des ombres vers l’extrémité d’une moitié de l’étendard (la plus large des deux en général). Toujours en respectant le sens d’implantation des barbes pour donner l’aspect bombé.
A ce stade, notre plume commence à avoir une bonne tête.
On peut pousser le vice jusqu’à détailler un peu les barbes (attention à rester subtil et délicat et toujours suivre le sens d’implantation). N’hésitez pas à vraiment fondre vos ombres très doucement (j’entends par là : ne pas les faire trop nettes) afin d’avoir un rendu très doux. Cette remarque concerne uniquement l’étendard, pas la tige.
Dernier détail, nous allons accentuer l’ombre autour de la tige le long de la base de l’étendard. Choisissez un gris soutenu et tracez une ligne très fine. Vous pouvez en profiter pour tâcher encore un peu votre tige si vous la trouvez encore trop propre.
Enfin, pour ceux sur ordinateur notamment (ceux sur papier n’en ont pas besoin a priori) : retirez votre dessin de base. Si vous trouvez que cela manque un peu de détails, n’hésitez pas à en rajouter ou en accentuer certains ^^
Voilà, vous avez fait une plume !
RAPPEL DES ETAPES DU DESSIN
- Analyse de votre modèle
- Commencer par la tige, puis l’étendard
- Isoler une zone de l’étendard qui correspondra à l’hyporachis et détailler les barbes suivant leur sens d’implantation
- Puis colorez le tout, avec douceur pour l’étendard, des ombres plus nettes pour la tige / le rachis.
Illustratrice et Rédactrice : Rakjah
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