Dessiner un champignon

FUNGI

Aujourd’hui, nous allons nous intéresser aux champignons de type fungi. Dans cette catégorie, il existe encore toute une multitude de familles de champignons. Ce sont des organismes vivants constitués de filaments et contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce ne sont ni des végétaux, ni des animaux : ils appartiennent au règne fongique. 

Ils poussent dans tous types d’habitats et apprécient l’humidité. Ils sont communément trouvés dans les forêts mais aussi les prairies, les marécages, et peuvent se développer sur les arbres, ou tout près de ces derniers en vivant en symbiose… ou en les parasitant. Ils se nourrissent de matières organiques - vivantes ou mortes - et ont un rôle de décomposeurs en transformant ces matières en humus. 

ZOOM SUR LE CHAMPIGNON

Au niveau de leur structure, elle est sensiblement similaire parmi toutes leurs espèces ; un pied, un chapeau… mais visuellement des éléments les distinguent : la forme du chapeau et du pied, le type d’anneau, les revêtements de leurs chapeaux, etc.

 

Plus précisément :

• Le cuticule est la partie qui recouvre le chapeau : c’est la fine peau que l’on retire avant de  cuisiner le champignon.

• Il existe diverses formes de chapeaux : campanulé, conique, pétaliforme, mamelonné, convexe, turbiné, ombiliqué… Il en va de même pour le pied et l’anneau.

• Sous son chapeau, on retrouve soit des lames, soit des pores, soit des aiguillons, soit des plis.

• Les champignons n’ont pas tous des volves ou des anneaux.

• L’ensemble des lames du champignon sont appelées le feuillet. Si celles-ci ne touchent pas le pied du champignon, ce sont des lamelles, et pour les lames encore plus petites et courtes, on utilise le terme de lamellule.

DESSINER UN CHAMPIGNON : LA COULEMELLE

Je vais commencer ce tutoriel par la coulemelle car ce champignon comporte énormément d'éléments caractéristiques du champignon comme on se l’imagine communément : c’est une bonne base pour que vous puissiez ensuite la décliner sur d’autres dessins.

Ce joli champignon comestible est aussi appelé “lépiote élevée”. Il a une apparence de parasol lorsqu’il atteint sa taille définitive avec son chapeau mamelonné. Au niveau de ses couleurs, il varie du blanchâtre au beige. Ses écailles sont quant à elles un peu plus sombres. En dessous de son large chapeau, on peut dessiner de fines lames rapprochées les unes entre les autres.

Commençons !

1/ Je trace des lignes (pas tout à fait droites) pour son pied. Il est assez long et fin.

2/ Je dessine son bulbe arrondi au niveau du sol. Ce champignon n’a pas de volve alors je laisse le bulbe à nu. Je laisse un espace pour des herbes que je rajouterai plus tard.

 

3/ Ici, je dessine le haut du champignon : son chapeau. En suivant une ligne, je trace trois arrondis marqués ; une à chaque extrémité du chapeau et une à son sommet.

 

4/ En quelques traits irréguliers, je dessine le bas du chapeau (en suivant une forme générale ovale). La chair, fragile, s’effrite plus facilement à cet endroit, c’est pour cela que les champignons sont parfois coupés à ce niveau.

5/ Avec des traits très fins, je dessine les lames qui sont derrière le pied : elles descendent du cœur du pied en une ligne courbe, pour remonter vers les bords du chapeau. Pour les lames les plus au centre, on dessine un raccourci. N’hésitez pas à varier un petit peu l’aspect de celles-ci car elles n’ont pas toutes parfaitement la même taille.

6/ Toujours avec des traits fins, on précise les lames qui sont devant le pied. On peut n’en suggérer que certaines, et ne pas toutes les dessiner afin de garder un rendu esthétique.

7/ La coulemelle a un anneau qui ne va ni totalement vers le bas, ni totalement vers le haut : il semble onduler autour du pied. (On notera que les anneaux se trouvent plus proches du chapeau que du bulbe.)

8/ Je parsème le chapeau du champignon avec des écailles. Elles semblent se rassembler en son sommet et sont plus éparses et grandes sur le bas du chapeau.

 

9/ Je dessine à présent les écailles qui décorent son pied. On peut pour cela imbriquer plusieurs formes abstraites entre elles et garder un trait léger en les dessinant.

10/ J’esquisse quelques herbes au sol pour cacher le bas du pied.

 

11/ Je choisis quelques couleurs et je les applique en dégradé sur mon dessin. La coulemelle est terminée ! 

 

DESSINER UN CHAMPIGNON : LE BOLET

C’est un champignon à tube qui n’a pas de lamelles sous son chapeau, mais des pores. Voyons ensemble comment le dessiner.

1/ Sa forme générale est des plus simples. Il est rond et cabossé par endroits. On peut dessiner son chapeau bombé en premier lieu. Le chapeau comme le pied doivent être très charnus. 

2/ Une fois la forme générale esquissée, je dessine les aspérités du bord de son chapeau.

3/ Je dessine un pied, généralement large.

4/ Je hachure son chapeau et ajoute de la texture. Le chapeau de ces champignons n’est jamais lisse et parfait alors j’ajoute des petites éraflures.

5/ Je dessine des petits points pour la texture des pores.

6/ Je pose les ombres sur mon dessin, en hachurant dans le sens de la forme du champignon. Le chapeau est assez sombre comparé au reste. Pour le pied, il n’y a cette fois-ci pas d’écailles, mais une texture filandreuse.

7/ J’ajoute quelques herbes autour du bolet.

8/ En respectant les tons du champignon, j’utilise des dégradés de couleurs pour lui donner un peu de vie : du brun, du beige, du marron… et des tons verts/bleus pour les ombres et les herbes.

Le dessin du bolet est fini !

Voici quelques autres formes de champignons que vous pouvez dessiner en suivant la même succession d'étapes vue plus haut, et pour aller plus loin, j’ai mis en avant des notions que nous n’avons pas encore illustré :

• On voit que certains champignons forment des petits attroupements. Dans l’exemple ci-dessus, le feuillet du champignon est composé de lames (plus grandes) qui alternent avec des lamelles (plus petites). 
La forme conique du chapeau est la même que pour certaines morilles, par exemple.

• La girolle, bien connue de nos assiettes, a une forme de chapeau en entonnoir. Pour la décrire, on utilise le terme surprenant d’infundibuliforme ! 

• Les champignons à aiguillons sont moins connus et moins courants, mais vous avez peut-être déjà entendu parler du pied de mouton, ou “hydne sinué”, un champignon comestible qui fait partie de cette catégorie.

 

Si l’on prend d’autres exemples, la morille, elle, a des alvéoles profondes sur son chapeau (et donc pas de lame/pores/aiguillons) et le clavaire, lui, pourrait être confondu avec un corail tellement leur ressemblance est frappante ! 

Ces organismes, que je trouve si fascinants, prennent quantité de formes et de textures diverses (visqueux, écailleux, charnu, poreux…). Ils peuvent nous paraître communs, mais du haut de leurs quelques centimètres, ils sont essentiels à l’équilibre de notre écosystème.

 

Illustratrice et rédactrice : Vincyane