Comment dessiner un lion
De manière générale les félins ont toujours fasciné les hommes. Ce sont des animaux puissants et gracieux, agiles et mystérieux. Et bien que ce ne soit pas le plus grand, l’un d’entre eux a réussi à hériter du titre de Roi, je parle bien évidemment du lion ! Ce grand prédateur sera aujourd'hui le sujet de notre article.
PRESENTATION ET ETUDE DU LION
Dans un premier temps nous allons nous pencher sur le squelette de l'animal, notez que ce qu'il va nous enseigner sera tout aussi utile pour dessiner une lionne.
Les lions ont une musculature imposante et très développée. Leur corps est allongé et trapu sur d'épaisses pattes musclées (il faut être costaud pour mettre à bas une proie qui peut parfois faire votre taille).
Dans un premier temps comparons la construction des pattes avec les membres humains. Vous retrouvez les mêmes éléments (comme c'est souvent le cas chez les mammifères). Mais le lion, contrairement à l'homme, est digitigrade, c'est à dire qu'il marche sur ses « doigts » (la partie bleu clair).
Le lion est le deuxième plus grand félidé après le tigre, pourtant il est généralement admis qu'il possède la plus grande ampleur de crâne parmi les félins. Le crâne peut se placer dans un rectangle sans que néanmoins la mâchoire ne soit trop longue ou fine. L'allure générale est plutôt compacte.
Soulignée également en orange, la zone de la cage thoracique, très développée, qui occupe un peu plus de la moitié du buste délimité par les traits marron.
Également soulignée, la queue, notez qu'elle est finalement assez longue et arrive au niveau de la « cheville » de la patte arrière.
Sur le schéma suivant vous voyez un peu mieux le crâne.
L'oeil, en orange, se placera environ à la moitié de la longueur du crâne, légèrement vers l'arrière. En vert la zone où viendra se placer le museau. En jaune la « zone d'audition » qui nous donne la largeur et les points d’attache de l'oreille (en rouge). Un trait marron vient suivre les limites supérieures de l'os, vous constatez que le front n'est pas marqué du tout.
Sur le schéma de droite un trait violet vous montre que le museau et l’œil viennent se placer quasiment sur la même ligne. Cela entraînera un front très large et plat.
Intéressons aux zones rouges et bleues. En rouge j'ai grossièrement recouvert les os par de la masse musculaire. Vous voyez que la zone haute de la patte avant et ce que l'on pourrait appeler la cuisse sont très développées. Ce sont des volumes qui structurent notre animal.
En bleu la zone du thorax forme un rectangle qui s'affine doucement vers l'arrière de la bête.
On retrouve en marron un trait qui suit les os. Notez à partir la hanche, la ligne de dos redescend doucement.
Si l'on résume tout cela on se rend compte que notre lion apparaît.
De gauche à droite :
En violet le rectangle de la tête.
En bleu, le cou est court et puissant.
En rouge les muscles hauts des pattes, avec en orange les pattes qui suivent.
En vert le buste, assez large.
En violet la queue.
LE DESSIN
DESSINER LA TETE DU LION
Reprenons l'étude du crâne mais sur un animal vu de face.
Vous retrouvez en jaune la zone d'audition qui nous inique où placer les oreilles, bien que celles-ci soient grandement dissimulées par la fourrure.
En rose vous trouvez les moustaches. Comme toujours évitez de trop en faire apparaître sous peine d'alourdir votre dessins. Si votre dessin ne se veut pas ultra réaliste restez discret sur ce détail.
Sachez cependant que les plus longues moustaches se situent sur la partie supérieure de la gueule. Le lion en possède également au-dessus des yeux et quelques unes sur les joues.
De même que les moustaches en elles-mêmes, les points d'attache de ces dernières sont à traiter avec discrétion. Sur la simplification de gauche, les points d'attache des moustaches sont représentés par 5 traits noirs pour que vous les situiez bien.
La truffe sera la même que celle d'un chat, pas tout à fait droite sur le dessus, faites une légère ondulation au-dessus des narines, avec un retour sur les bords hauts. Le triangle dans lequel vous pouvez définir la truffe vous donne la zone d'entrée des narines qu'il vous faudra assombrir.
Pour les oreilles, elles sont bien arrondies, avec une légère irrégularité sur la jonction extérieure (indiquée par la flèche bleu foncé). Une ligne de poils vient couler devant et les pourtours de l'oreille sont également tapissés de poils (traits bleu clair). De dos, l'oreille est plus noire avec une tache blanche sur la pointe.
DESSINER L’OEIL DE L’ANIMAL
Comme très souvent chez les prédateurs, les yeux ne sont pas placés sur les côtés du crâne mais bien devant. C'est à dire que lorsque vous regardez de face l'animal, les yeux vous font face, et lorsque vous regardez la tête de profil, les yeux sont aussi de profil.
La pupille est de couleur dorée à ambre. Ici j'ai mis une touche discrète de vert pour donner de la densité à la matière. L'iris est rond et bien noire.
Sur le dessin de gauche vous pouvez voir un discret « blanc de l’œil » à droite de la pupille. Ce « blanc de l’œil » doit rester très discret et si vous ne recherchez pas spécialement un effet réaliste, vous pouvez ne pas le faire apparaître.
Sur le schéma de droite, en vert les paupière, noires, qui recouvrent une partie de l’œil (en orange) en haut et en bas. En bleu les cils assez visibles de la paupière supérieure. La zone hachurée en rose vous montre le coin de l’œil intérieur ; sa jonction avec la pupille est large et courbe, alors que le bord extérieur de l’œil est plus pointu. Cette zone hachurée en rose est dépourvue de poils et assez sombre. En hachuré rouge, les muscles des paupières.
Notez que la fourrure sous l’œil forme une bande plus claire.
LA GUEULE DU LION
Revenons à l'observation du crâne pour bien visualiser la gueule.
En bleu les crocs de la mâchoire supérieure. En Violet les crocs de la mâchoire inférieure. Voyez comme les crocs supérieurs entourent les crocs inférieurs. Devant, 6 dents en haut et en bas. Plus loin, les dents ont une forme bien particulière que nous verrons mieux sur le dessin suivant.
Sur le schéma de droite je vous surligne les éléments importants.
En bleu les « lèvres » ou babines, de couleur toujours sombre, noires. Cette zone étant « humide » vous pouvez la rehausser de quelques éclats de lumière (comme sur le dessin de gauche). Les lèvres entourent l'intégralité des mâchoires et sont plus larges sur la mâchoire inférieure. Parfois, même lorsque que la gueule est fermée, cette zone de lèvre pourra lettre légèrement visible.
En violet les gencives, de couleur rose, pour un dessin réaliste vous pourrez y mettre quelques touches de noir aux jonctions avec les babines.
En rouge la langue. À savoir pour un dessin réaliste, comme les chats les lions possèdent une langue rappeuse. Si vous souhaitez savoir dessiner un chat, on a un article sur notre blog au cas où qui parle de ça!
En vert les muscles de la mâchoire supérieure. En vert foncé, la contraction du muscle entraîne des plis sur le dessus du museau.
DESSINER LES PATTES
Les pattes avant possèdent 5 doigts et griffes et les pattes arrière 4. Sur le dessin B. je vous entoure chaque « doigts », en rose, bleu, vert et rouge les 4 qui sont en contact avec le sol sur les membres supérieurs et inférieurs. En violet le « doigt » supplémentaire présent uniquement sur l’intérieur des pattes avant.
Sur le schéma C. en bleu je vous montre une légère irrégularité dans le tracé de la patte. Ce petit renflement marque la jonction de ce qui serait chez nous le poignet. En rouge les fourreaux des griffes. Notez que les griffes ne se situent pas au milieu des « doigts ».
Sur le schéma D, une vue de dessous d'une patte avant. Vous voyez que les griffes (en rouge) sont décalées sur chaque « doigts » vers le milieu de la patte.
LA FOURRURE ET LA CRINIERE DU LION
Enfin un élément déterminant, le pelage avec dans le cas du lion une caractéristique : la crinière (arborée uniquement par les mâles, s'il eut été nécessaire de le rappeler).
Le plus souvent la crinière va du fauve au noir en passant par nombre de nuances de brins plus ou moins foncés. Elle s'étend des joues, va jusqu'aux épaules pour les couvrir plus ou moins, souvent elle descend sur le ventre et couvre tout le cou. La forme et la couleur peuvent varier mais plus elle est longue et foncée, plus votre lion rentrera dans la catégorie des beaux gosses.
Nous allons étudier le cas d'un lion à la crinière bien fournie :
Schéma A. : Les flèches vertes vous indiquent le sens des poils.
En bleu j'en profite juste pour vous montrer que sur cette pause à l'arrêt, le poids de l'animal repose bien sur les hanches et les épaules et cela nous donne sur la ligne du dos une courbe avec un pic au niveau de la hanche. Sur les pattes avant vous retrouvez l'irrégularité de l’articulation du « poignet ».
Schéma B. : Je vous replace en vert la tête, en bleu le cou et en rouge les épaules. On voit en 1 que la fourrure démarre en haut du front. En 2 la crinière couvre également l'articulation qui serait chez nous le coude. En 3 la crinière couvre tout le devant du poitrail de l'animal et part sous le ventre. En 4 la crinière descend jusqu'à englober toutes les épaules et couvre également une partie du flanc pour rejoindre le bas de l'animal.
Schéma C. : On peut déconstruire la crinière en trois parties. La partie bleue où les poils sont liés à la tête. Les poils entourent la tête et descendent pour former un large « collier ». Généralement cette partie est plus claire que le reste de la crinière. Avec la flèche je vous fais remarquer la zone sous la tête, que l'ombre portée de la mâchoire vient assombrir.
En vert la zone qui entoure le cou, les épaules et le poitrail, et qui peut recouvrir également une partie des pattes avant. Les poils sont liés au coup en majorité. Plus on va aller vers l'arrière de l'animal plus la crinière aura tendance à devenir plus foncée.
En rose la zone qui court sous l'animal. Les poils seront aussi voire plus foncés que ceux de la zone verte et ils sont liés au ventre évidemment.
Particularité du lion, la « touffe » de poils qui finit sa queue. À noter que la houppette de poils de la queue sera de la couleur générale de la crinière.
Pour la robe elle est de couleur sable, jaune-or ou ocre foncé. La face intérieure des pattes est toujours plus claire, tout comme le ventre. Dans des cas très rares, des tâches chez les lionceaux sont encore visibles sur les flancs à l'âge adulte, mais demeurent insignifiantes.
On trouvera également des lions « blancs », en réalité la fourrure sera de couleur crème à blond clair. Ce n'est généralement pas de l’albinisme, les yeux restent de couleur normale (de noisette à or) mais pourront être bleu-gris ou vert-gris. La crinière sera alors généralement d'un ton au-dessus tout en restant très pâle.
LES ETAPES DU DESSIN
Vous voilà fin prêt pour dessiner un lion !
Alors j'ai décidé de partir sur un individu en mouvement. Nous allons dessiner un lion qui marche, tranquillement. Pour un côté naturel, je choisis de lui mettre trois appuis au sol et une patte en mouvement.
Nous allons saisir notre lion au moment où sa patte avant gauche vient d'être « poussée » par sa patte arrière gauche.
Étape 1 :
Je place la tête, un rectangle un peu plus large vers le cou. Je tire le dessus du cou (équivalent à la colonne vertébrale). De là je place la masse de l'épaule. Je continue la colonne avec la ligne du dos en creusant un peu le dos avant de remonter à la pointe de la hanche et je redescends doucement.
Étape 2 :
Je fais quelques traits de construction pour placer mes pattes. Je vous ai souligné les différentes parties par les couleurs utilisées dans le tout premier schéma. Je tire la ligne de la queue, avec la houppette qui descend un peu plus bas que le niveau des « chevilles » des pattes arrières. Je ferme le poitrail en formant un rectangle qui s'affine vers l'arrière de l'animal. Pour la largeur de départ j'ai pris la masse des épaules comme repère.
Étape 3 :
Autour de mes traits de construction je forme les pattes. Au-dessus de la ligne de cou je dessine la crinière. En bas je la fais couler avec ampleur pour qu’elle rejoigne la ligne du ventre.
Étape 4 :
Sur la tête en bleu je cherche la moitié du crâne, un peu à droite du trait je placerai les yeux. En vert la ligne qui m'aidera à placer la hauteur des yeux et le museau. En rouge la zone d'audition qui me donne la position des oreilles.
Étape 5 :
Je gomme un peu les traits de construction et par dessus je trace ma ligne définitive avec quelques détails : un trait pour délimiter la zone supérieure de la gueule, quelques traits sur les articulations des pattes...
Étape 6 :
Via les flèches rouges je vous montre les zones représentées par des traits irréguliers et hachurés. Ces traits correspondent à des zones où le poil est long et/ou hirsute. En bleu les zones de poils courts. Vous remarquerez que les traits sont alors continus et réguliers.
Étape 7 :
Je place les aplats. J'ai utilisé des couleurs différentes pour la crinière afin de vous montrer la construction dont nous avons parlé précédemment. En jaune la zone « avant » de la crinière, celle attachée à la tête. En brin la zone qui couvre le cou et une partie des épaules et des pattes avant. Enfin, plus sombres, les poils sous le ventre.
Les flèches roses vous montrent le sens du poil, ce qui est toujours bon à connaître mais surtout qu’il vous sera nécessaire de prendre un compte absolument dans le cadre d'un dessin réaliste. Indiquée en orange, pour donner un peu de mouvement à ce lion justement en mouvement, j'ai fait une cassure avec une petite touffe de poils qui partent en avant.
Étape 8 :
J'applique une couleur crème très claire sur la gueule et sous l’œil. Je donne de la matière à la crinière avec plusieurs aplats de brins différents. J'ombre rapidement et éclaircis les reliefs.
CONCLUSION
Et bien nous arrivons à la fin de cet article... Surtout gardez toujours en tête que le lion a un corps finalement assez long. Au début ne sautez pas l'étape qui consiste à placer la ligne du cou/de la colonne.
Placez la crinière après, cela vous évitera de mal positionner les épaules et vous permettra de garder les proportions et la ligne générale de l'animal.
Illustratrice et Rédactrice : Elo Illus
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